Plan de la présentation :
1. Genèse de la revue
2. Diffuser une production scientifique rigoureuse à un large lectorat
3. Animer la revue et accompagner les contributrices et contributeurs
4. Diffuser au format numérique en science ouverte selon la voie diamant


1. Genèse de la revue


La création de la RGTO est le fruit d’une idée et de nombreux échanges intra et inter laboratoire(s) concernant l’évolution de la publication académique ainsi que la diffusion et l’accessibilité des connaissances scientifiques produites en sciences de gestion et du management. Elle apparaît également suite à des questionnements sur la place d’un laboratoire en sciences de gestion – le Laboratoire de Gestion et des Transitions Organisationnelles (LGTO) – dans l’environnement académique dans lequel il évolue (celui du site toulousain ; de sa discipline ; ainsi que des thématiques et enjeux transverses et pluri-disciplinaires qu’il adresse).

Les lignes ci-après tentent modestement de synthétiser un nombre important d’échanges dressant des constats partagés et établis dans cette période incertaine entourant les actuelles et futures transformations sociétales. Si un ordre apparaît ici dans ce texte introductif présentant les constats à l’origine de la revue, il n’est le fruit que d’une réflexion a posteriori ne représentant pas l’ordre dans lequel les constats ont été faits au gré des interactions qui ont pu naître à l’occasion de la vie scientifique du laboratoire.

Les échanges ont d’abord porté sur les dérives que peuvent connaître la production et surtout la diffusion des connaissances scientifiques en sciences de gestion et du management.

En premier lieu, il est de plus en plus difficile pour la communauté scientifique d’admettre que la production de connaissances scientifiques à laquelle elle participe, que ce soit en soumettant des articles académiques ou en évaluant bénévolement la production d’autres chercheuses et chercheurs, puisse être la propriété de revues, revendant ces connaissances à des tarifs onéreux et devenant peu ou difficilement accessibles pour une partie de la communauté scientifique dans un contexte de restrictions budgétaires telles que l’enseignement supérieur et la recherche peuvent les connaître en France. L’entrée massive d’éditeurs privés, ayant des contraintes éditoriales et financières, dans le champ de la diffusion des connaissances scientifiques posent ainsi souci, d’autant qu’après avoir récupéré un nombre substantiel de revues, ils ont développé également les pratiques de publication contre rétribution. Il y a ainsi une forme d’asservissement consenti qui s’est établi d’autant plus qu’en parallèle se développe le recours à des outils comme l’impact factor ou le H-index pour évaluer la recherche scientifique d’une chercheuse ou d’un chercheur. L’ensemble de ces éléments conjugués contribuent à une hiérarchisation des revues en prenant appui sur la notoriété, ayant pour conséquence de focaliser la communauté sur l’impact factor au détriment du contenu scientifique des articles.

En deuxième lieu, le mode d’évaluation de la recherche en France prenant essentiellement appui sur le critère du nombre d’articles publiés dans des revues à comité de lecture conduit à une stratégie pour les chercheuses et chercheurs du « Publish or Perish ». L’abondante production qui en résulte, pour ne pas dire la profusion, ne trouvant pas place dans les revues académiques respectueuses d’une production scientifique de qualité, couplée à la marchandisation de la production des connaissances scientifique a fait émerger de nombreuses revues, connues sous le nom de revues prédatrices, peu scrupuleuses des critères de scientificité et diffusant largement une connaissance discutable scientifiquement (https://www.ofis-france.fr/espaces-thematiques/revues-predatrices/). Il en résulte une perte de crédibilité pour notre communauté académique dans un monde où la science est déjà fortement remise en cause au gré de la montée des extrémismes et de la place donnée à toute forme d’opinion dans l’espace public, sans distinction de leur nature.

En troisième lieu, il est frustrant de constater que la plupart des revues ne laissent que peu de place à l’originalité et à la diversité dans le contenu et la structure de la production scientifique en sciences de gestion et du management. Quel que soit le positionnement épistémologique et/ou le raisonnement scientifique, la plupart des revues académiques imposent le format traditionnel de l’article Revue de littérature-Méthodologie-Résultats-Discussion. Ce format bride la production scientifique en la limitant à celle capable d’être structurée pour entrer dans ce format de publication et délaissant les autres en marge parce que les autrices et auteurs ne souhaitent pas alors pervertir le contenu de leur production. Pourtant d’autres formats et types de production scientifique se montrent pertinents pour embrasser la diversité des problématiques, leur niveau de complexité ou encore pour dialoguer avec de multiples publics. A ce titre, la RGTO par LGTO souhaite suivre la voie ouverte par d’autres revues qui soutiennent le pluralisme des formats éditoriaux (entretiens, études de cas, cahiers spéciaux, formats créatifs et artistiques, formats réflexifs, etc.).

A ces constats touchant la communauté académique des sciences de gestion et du management dans son ensemble en matière de production et diffusion de la production scientifique, la genèse de la revue connaît aussi des raisons plus spécifiques à la communauté des membres du LGTO, un laboratoire d’une quarantaine d’enseignant·es-chercheur·ses.

En effet, notre projet scientifique porte sur le développement d’une recherche à fort impact sociétal dans l’esprit des sciences de gestion et du management comme sciences de l’action. Cela nécessite que la communauté LGTO puisse diffuser largement une production scientifique. Il est primordial que nous puissions atteindre des publics comme les praticiennes et praticiens mais aussi la communauté des étudiantes et étudiants pour que les résultats ainsi diffusés puissent irriguer les pratiques professionnelles au sein des différentes fonctions des organisations, qu’il s’agisse d’entreprises, d’organisations publiques, d’organisations du champ de l’Économie Sociale et Solidaire ou toute autre formes d’action collective (mouvements sociaux, collectifs éphémères, initiatives citoyennes, etc.).

Par ailleurs, nous œuvrons au sein d’un environnement académique nous laissant peu de visibilité. Intégré au sein d’une université à dominante de sciences dures (exactes) et malgré l’existence d’un directoire Sciences Humaines et Sociales (SHS), nous sommes un laboratoire de taille modeste manquant de visibilité au sein de la communauté académique toulousaine. Et alors que l’inter-sciences constitue un élément phare du projet scientifique porté par l’Université de Toulouse, il est important que nous puissions nous rendre visibles en mettant en avant ce que nous produisons et comment nous le produisons afin de démontrer ce que nous pouvons apporter dans le cadre de projets de recherche pluridisciplinaires.

De ces constats est née la ligne éditoriale de la RGTO par LGTO.

Cette ligne éditoriale vise à présenter la particularité de cette revue scientifique, ne souhaitant pas entrer en concurrence avec les revues académiques mais offrant un support original pour soutenir la politique scientifique du LGTO d’une recherche à fort impact sociétal tout en la gardant dans l’esprit d’une revue scientifique à savoir que ce qu’elle publie ne soit pas le fait d’opinions ou de croyances mais bien des connaissances scientifiques c’est-à-dire des données répondant à des critères de scientificité.


2. Diffuser une production scientifique rigoureuse à un large lectorat


La revue RGTO par LGTO a pour vocation d’être une revue scientifique dont le lectorat cible ne se restreint pas uniquement à nos pairs (enseignant·es-chercheur·ses et chercheur·ses en sciences de gestion et du management). Nous souhaitons que cette revue puisse toucher une grande diversité de lectrices et lecteurs : enseignant·es-chercheur·ses et chercheur·ses d’autres disciplines, praticien·nes et étudiant·es. Cette ouverture nous oblige à une capacité à diffuser en vulgarisant nos résultats et la façon dont ils ont pu être produits sans pour autant renier sur la nécessaire rigueur scientifique ayant conduit à la production de cette connaissance. Par ailleurs, la revue RGTO par LGTO a vocation à accueillir une très grande diversité de productions tant d’un point de vue épistémologique et épistémique que méthodologiquement parlant. De surcroît dans la lignée des travaux d’Hervé Laroche (2024[1]), le format des articles sera libre tant dans la structure de ces derniers qu’en termes de nombre de mots ou de caractères.

La ligne directrice qui doit animer la production des deux numéros annuels de la RGTO par LGTO, consiste en la diffusion d’une production académique répondant aux critères de scientificité tout en rendant les résultats accessibles à un large lectorat, notamment les praticien·nes et les étudiant·es qui pourront s’appuyer sur ces connaissances pour irriguer leurs pratiques professionnelles actuelles et futures.

En conséquence, la RGTO par LGTO est pensée comme un espace d’échange et de diffusion de travaux scientifiques à fort impact sociétal et s’inscrivant dans des logiques, démarches et enjeux pluridisciplinaires et inter-sciences.

Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, une structure-type de numéro a été pensée par le collectif à l’origine de la revue RGTO par LGTO. Plusieurs principes fondent la structure originale des numéros de la revue :

[1] Laroche H. (2024). Libérer l’article Propositions de conventions simplifiées pour la rédaction de la science. Pronon, 27 (2), 103-120. https://doi.org/10.37725/mgmt.2024.9758

Encadré. Structure type d’un numéro de la RGTO par LGTO

Deux à trois articles académiques de recherche à fort impact sociétal autour de la thématique retenue pour le numéro. Les autrices et auteurs veilleront à diffuser une connaissance scientifique accessible à un large lectorat tout en démontrant la rigueur théorique, méthodologique et épistémologique ayant pu accompagner cette production. Si la revue a pour vocation de valoriser les travaux de la communauté LGTO, elle demeure ouverte à des propositions d’enseignant·es-chercheur·es ou de chercheur·es hors de la communauté LGTO. Les articles empiriques seront privilégiés aux articles conceptuels et théoriques, mais il est également possible de soumettre des articles conceptuels dans l’esprit d’ouverture qui anime cette ligne éditoriale ; Une à deux étude(s) de cas permettant de diffuser des savoirs en prenant largement appui sur la description d’un terrain de recherche original et conduisant à réinterroger les connaissances acquises ; Une tribune ou un entretien d’une professionnelle ou d’un professionnel contribuant à diffuser la position de la praticienne réflexive ou du praticien réflexif sur le sujet pour la confronter à la production présente dans les articles académiques ; Un article donnant à voir les dessous de la recherche et permettant une approche réflexive sur nos pratiques, notre métier d’enseignant·e et/ou de chercheur·se Une scène ouverte dans laquelle le comité d’animation invité sur le numéro convoque des productions artistiques et culturelles afin d’enrichir la réflexion sur la thématique à travers des formats alternatifs laissant toute leur place à la créativité, l’affect, les émotions et la sensibilité. Il peut s’agir sans ici prétendre à l’exhaustivité d’une bande-dessinée, d’un poème, d’une fable, d’un dessin ou encore d’une fiction. Ces contributions peuvent émaner d’actrices et d’acteurs du monde des arts et de la culture ; mais également de chercheuses et chercheurs s’essayant à l’exercice, ou encore de collaborations fécondes entre les mondes de l’art et des sciences.


3. Animer la revue et accompagner les contributrices et contributeurs


Au-delà de la ligne éditoriale précédemment présentée, nous souhaitons ici revenir sur les coulisses du processus éditorial pensé collectivement et qui reflète une posture et un positionnement dans le champ de l’édition scientifique.

3.1. Un Comité d’Animation « tournant »

En lieu et place des traditionnels comités de rédaction ou comités éditoriaux, la RGTO par LGTO est dotée d’un comité d’animation tournant.

Principalement constitué de membres du LGTO, ce comité a vocation à assurer les deux publications annuelles de la revue, pour ensuite laisser place à une nouvelle équipe. Chaque membre du Comité d’Animation de la revue s’engage donc pour un mandat d’un an, renouvelable sur la base du volontariat. Par ailleurs, le Comité d’Animation en place peut faire appel à des personnalités extérieures afin de venir renforcer l’accompagnement d’un numéro thématique au regard des champs d’expertise nécessaires.

À chaque numéro publié, par transparence et afin de rendre visible un travail trop souvent invisibilisé, les membres du comité d’animation seront présenté·es ainsi que les rôles que chacune et chacun ont endossé afin de permettre la publication (accompagnement des contributrices et contributeurs ; coordination du numéro ; édition et publication numérique du numéro ; communication, etc.).

3.2. Un processus de révision original

Le choix de la thématique d’un numéro se fait en concertation entre les responsables de thèmes présentes et présents au sein du Comité de Direction du LGTO et le Comité d’Animation de la revue dont la composition évoluera annuellement et s’appuiera sur une dynamique volontariste de la part des membres du laboratoire. Une fois la thématique du numéro retenue, un appel à contributions est établi pour permettre aux membres de la communauté LGTO de contribuer au numéro mais aussi de diffuser l’appel au sein de leurs réseaux académiques dans l’esprit d’ouvrir progressivement la revue à des contributrices et contributeurs extérieur·es.

Les propositions de soumission pour l’ensemble des rubriques doivent être envoyées au Comité d’Animation qui organise le processus d’accompagnement. En prenant appui sur des résumés longs ou une première version de la soumission, le comité procédera à une sélection des contributions. Toutes les contributions soumises à la revue sont évaluées en double aveugle. En cas de doute ou de divergences d’appréciation entre les accompagnatrices et les accompagnateurs, la contribution est discutée en Comité d’Animation, qui prend une décision collégiale et démocratique sur la suite à donner.

Une fois les contributions sélectionnées, le Comité d’Animation organise un séminaire d’accompagnement, idéalement en présentiel, rassemblant l’ensemble des contributrices et contributeurs pré-sélectionné·es et l’ensemble des accompagnatrices et accompagnateurs afin de les accompagner dans la production de leur contribution en adéquation avec la ligne éditoriale. Lors de ce séminaire, chaque contributrice et contributeur dispose d’un espace d’échange et de dialogue autour de sa contribution dans un objectif d’horizontalité, de solidarité et d’entraide. Ainsi, l’ensemble des participantes et participants (qui contribuent ou qui accompagnent) peuvent prodiguer des conseils, enrichir les propositions, cela afin d’assurer une production scientifiquement rigoureuse et accessible pour un lectorat élargi – tout en créant un espace scientifique renouvelé permettant d’accompagner plutôt que d’évaluer.

Chaque contribution fera l’objet d’un accompagnement par deux membres du Comité d’Animation. Cette fonction d’accompagnement internalisée et transparente vise deux objectifs complémentaires :

Une fois les contributions abouties, un second séminaire est organisé par le Comité d’Animation en vue de partager un dernier temps d’échange permettant d’offrir une vision globale du numéro à l’ensemble des participantes et participants. A l’occasion de ce séminaire, le Comité d’Animation présente l’éditorial lié au numéro. A l’issue de ce second séminaire, chaque contributrice et contributeur bénéficie d’un mois pour livrer une version finalisée de l’article prenant en considération les demandes exprimées lors du second séminaire. Ce dernier tour d’écriture permet également d’intégrer pour chaque contribution un encart produit par les autrices et auteurs indiquant ce que cet accompagnement a produit, quelles modifications ont été apportées au fur et à mesure du processus, quelle est la valeur ajoutée de cette démarche. Cela afin de permettre :

Finalement, chaque contribution fait l’objet d’une relecture par des membres du Comité d’Animation pour s’assurer que l’ensemble réponde aux exigences de fond et de forme avant publication.


4. Diffuser au format numérique en science ouverte selon la voie diamant


La publication d’un numéro et de chaque contribution le constituant se fera au format numérique hébergé sur le site du LGTO et en science ouverte selon la « voie diamant ». Cela signifie que la revue ne fait payer ni l’autrice ou auteur, ni la lectrice ou le lecteur. De surcroît, chaque contributeur·rice conserve les pleins droits de sa publication lui offrant la possibilité de soumettre une version remaniée dans une revue académique classée le cas échéant pour satisfaire aux exigences d’évaluation actuelles de la recherche. Chaque contribution se verra affecter un DOI pour permettre à chaque auteur·rice de faire valoir sa contribution.

La revue RGTO par LGTO sera diffusée au sein de la communauté académique Université de Toulouse (EPE créé en janvier 2025) mais aussi auprès de praticiennes et praticiens en lien avec l’Université de Toulouse et auprès des étudiantes et étudiants inscrit·es dans des cursus en sciences de gestion et du management. La publication sera accompagnée de plusieurs posts sur LinkedIn via le compte du laboratoire durant le mois de publication mettant en lumière le numéro mais aussi chaque contribution.